Le 21 février 1894, Gustave Caillebotte meurt, âgé de 46 ans. C’est donc dans un laps de temps relativement court - dix-neuf ans - qu’il construit une œuvre solide et imposante. Une œuvre longtemps ignorée ou délaissée, la part de l’artiste dans la vie et le développement de l’Impressionnisme comme amateur et collectionneur ayant occulté le peintre qu’il fut. Entre la facture libre, vive, ardente d’un Monet qui fut son ami, et le Naturalisme de Degas dont il partage le goût pour la modernité, il s’impose comme un artiste singulièrement original ayant su concilier des sujets modernes et une aventure picturale allant dans le sens d’une plus grande liberté d’expression. Là où l’Impressionnisme se déchire entre les tenants de Degas respectueux de la tradition picturale, mais profondément ancré dans la société de son temps, la modernité, et ceux qui s’affranchissent de la tradition pour une peinture en liberté, Caillebotte parvient à construire une œuvre cohérente, novatrice et d’une stupéfiante richesse intérieure.