Dans le patrimoine immobilier français à l’étranger, la Résidence des Pins à Beyrouth constitue un ensemble architectural des plus remarquables. Et l’un des plus connus du grand public, cela depuis les années vingt, quand Pierre Benoît la popularisait dans La Châtelaine du Liban. « Sanctuaire des Hauts-Commissaires du Mandat, lieu gorgé d’Histoire, habité d’ombre », lisait-on dans L’Orient - Le Jour du 29 mai 1998, la veille de l’inauguration présidentielle. La Résidence des Pins est bien un lieu de mémoire. Cas unique dans l’histoire des locaux diplomatiques et consulaires français, elle a servi de cadre à la proclamation d’un État ! L’image est familière à tous les Libanais, immortalisée par le tableau du peintre Mourani. Aujourd’hui, à Beyrouth, quand on se penche sur ce passé mandataire, on aime parler des grands débats politiques, mais on évoque aussi l’éclat de la vie sociale, la somptuosité des réceptions, cette convivialité franco-libanaise sans équivalent ailleurs et qui trouva aux Pins le terrain le plus propice à son épanouissement. Qui n’a pas à Beyrouth son anecdote pour évoquer la Dolce Vita, le raffinement, ce vent d’élégance, de légèreté, d’insouciance qui soufflait jadis en ces lieux ?