La Havane est une armée de vélos. Une noria de cyclistes qui semblent cloués sous la chaleur. Des centaines d'hommes qui pédalent, seuls, avec leurs petites amies, leurs enfants, leur mère, leurs tantes. Des grappes humaines qui slaloment sur des vélos chinois entre des camions et des autobus déglingués. Des hommes comme des centaures sur deux roues, toujours suant, ahanant, roulant entre deux murs immenses ornés de drapeaux et de portraits du Che sur le boulevard bordé de palmiers qui va de l'aéroport José Marti jusqu'à la Plaza de la Revolucion. C'est ce qui frappe, quand on sort de l'aéroport pour la première fois. Les vélos.