Le nom de Poussin est magique auprès des jeunes peintres de plus en plus nombreux à se référer à lui. Son message est reçu comme une leçon de vérité en peinture. D’autant plus important que la peinture n’a jamais été aussi contestée dans ses limites, ses fonctions et ses techniques. Ce Poussin théoricien de l’art a été relativement souvent étudié par les historiens. Dans cet ouvrage, Jean-Jacques Lévêque tente une nouvelle approche qui relève moins de l’esthétique pure que de l’Histoire. Il montre comment Poussin est un produit de son temps et comment, éloigné de Paris qui se forme à la grandeur monarchique, il lui prépare un art de réflexion et le sentiment de grandeur que va exalter le XVIIe siècle dans son ensemble et dans toutes les activités de l’esprit. Poussin, voisin de Descartes, de Corneille, de Richelieu, est le promoteur d’un art dans lequel se résume et se définit la peinture d’essence française, prise non sous l’angle d’un nocif nationalisme, mais comme une forme de pensée qui place l’homme face à lui-même, et l’arme de la grandeur nécessaire à la dignité de la vie.